Champion des mâles de race pure, Leader de Buissy AA le bien nommé a conquis le jury par son modèle et sa prestation à l’obstacle. Crédité d’une moyenne de 8.32/10, cet élégant gris n’est pas à son premier coup d’essai. En effet nous avions pu le voir à deux ans lors des finales où il avait obtenu une des meilleures notes à l’atelier d’obstacle. Issu d’un croisement maison de l’élevage de Buissy : Nid d’Amour de Buissy et Turquoise de Buissy par Rheingold de Luyne, ce cheval est né chez Amélie Teillou qui l’avait présenté à deux ans mais c’est bien Magali Jalibert, sa nouvelle propriétaire, qui a souhaité continuer le circuit des concours de modèle et allures avec lui. Cette année Leader était en lice pour l’obtention du Label jeune étalon AA, un titre bien évidemment attribué par la commission de labellisation de l’ANAA compte tenu de ses qualités et son pedigree. Nous sommes allés interroger Magali Jalibert, pour en savoir plus sur cette cavalière passionnée d’anglos.
Anglo’Mania : Vous êtes cette année championne de France des 3 ans mâles avec Leader. Est-ce la première fois que vous présentez à Pompadour ? Pouvez-vous nous parler de ce cheval ?
Magali Jalibert : J’avais déjà présenté un mâle anglo-arabe à la finale nationale il y a déjà quelques années, lorsque les “R” avaient 3 ans.
Mes premiers chevaux de cœur étaient des anglo-arabes ou avaient une bonne partie de génétique anglo-arabe. J’ai donc toujours eu une attirance pour cette race.
Cela faisait cependant plusieurs années que je n’avais pas recroisé la route d’un anglo qui m’avait donné envie de me relancer dans les concours de modèles et allures.
Pour Leader, cela a été le coup de cœur immédiat. Je l’ai acheté à sa naisseuse, Amélie Teillou, lorsqu’il avait deux ans, alors qu’il avait gagné le régional et avait été présenté à la finale nationale.
Il m’a suffi de le voir sur quelques sauts pour me décider à l’acquérir. Sa technique de saut, sa souplesse et le chic qu’il dégageait ont été les raisons du choix, mais il y a eu aussi cette magie qui s’est opérée, comme parfois avec les chevaux, qui ne s’explique pas.
La préparation de Leader a été très simple, j’ai débourré Leader avec beaucoup de facilité et la préparation sur les barres a été une simple formalité. Ce cheval est très doué, a une grande intelligence et un contact avec l’humain formidable, certainement dû aux bons soins apportés par son éleveuse. J’ai tout de suite cru en ce cheval et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de le garder entier et de le présenter. Son origine est intéressante pour l’élevage, un croisement bien réfléchi par Cendrine Dutrait. Il pourra apporter du chic, de la souplesse et un courant de sang nouveau à certaines juments, ce que je recherche principalement chez l’anglo.
Cette année, je ne pouvais pas être présente à la finale car j’étais engagée également sur un concours hippique ces mêmes jours. C’est donc Julien Baux, cavalier pro, qui l’a présenté avec toute ma confiance.
AM : Vous n’êtes pas naisseuse de Leader, mais avez-vous quand même une activité d’élevage?
MJ : Avec mon conjoint Lilian Simer, nous avons une écurie de valorisation de chevaux de sport sur Albi (Ecuries du Gô) mais également une écurie de propriétaires et une école d’équitation à gérer, ce qui nous laisse peu de temps à consacrer à l’élevage. Nous sommes situés à côté du centre-ville d’Albi dans une plaine agricole préservée mais qui est très fréquentée par les promeneurs et n’est donc pas adaptée pour élever sereinement des poulains. Nous achetons parfois des poulains mais nous devons les mettre en pension jusqu’à leur année de trois ans. Nous investissons dans peu de chevaux mais des chevaux de qualité.
Nous sommes tous les deux cavaliers mais Lilian se consacre exclusivement au travail des jeunes chevaux et des chevaux de propriétaires, alors que de mon côté la partie administrative et le coaching occupent déjà une bonne partie de mes journées. Donc si Leader n’est pas vendu d’ici là, je me ferai un plaisir de le garder sous ma selle pour le sortir dans les quatre ans !